mardi 24 novembre 2009

Plasticité neuronale


Ceci est le résumé d’un article de Patrice van Eersel pour la revue: Nouvelles Clés.

On a aujourd’hui la preuve que quasiment n’importe quelle zone du cerveau est modelable, au prix d’efforts puissants mais accessibles, et que les zones corticales « spécialisées » dans telle ou telle fonction sensorielle (toucher, vision, audition…) ou motrice (commandant nos centaines de muscles…) peuvent se remplacer les unes les autres.
Une plasticité vertigineuse. Certaines personnes fonctionnent avec 90% des liaisons entre néocortex et bulbe rachidien rompues !

La « triple plasticité du système nerveux » : sous l’influence d’émotions, d’images, de pensées, d’actions diverses, peuvent se produire plusieurs phénomènes :

1. vos neurones peuvent se développer (jusqu’à décupler leur taille) et multiplier leurs synapses (ou au contraire se ratatiner si vous ne faites rien) ;

2. vos réseaux de neurones peuvent s’adapter à des nouvelles missions, jusqu’à remplacer un sens par un autre (la vue par le toucher, par exemple) ;

3. enfin, l’ensemble de votre cerveau peut entièrement se réorganiser, par exemple à la suite d’un accident.

Tout commence vraiment en 1959, le jour où Pedro Bach-y-Rita, vieux poète et érudit catalan émigré aux États-Unis, se retrouve paralysé par un accident vasculaire cérébral (AVC). Le pronostic des spécialistes est rapide : rien à faire, il sera hémiplégique à vie et ses jours sont comptés.
Son fils, jeune psychiatre, refuse de croire son père fichu. Une inspiration « délirante » lui dicte de considérer le paralytique comme un nouveau-né et de lui réapprendre tous les gestes à la base. Au bout d’un an d’exercices quotidiens acharnés, Pedro Bach-y-Rita jouera du piano, dansera et redonnera des cours à la faculté, à la stupeur des toubibs.
Quand son père meurt, six ans plus tard, de sa « belle » mort, l’autopsie son cerveau montre cette chose stupéfiante : 97% des nerfs reliant son cortex cérébral à sa colonne vertébrale avaient été détruits par l’AVC. Il a donc vécu durant six ans avec 3% de connexions seulement – et c’est sur cette base que son fils George l’a rééduqué ! Mais les neurones correspondant à ces 3% se sont formidablement développés, pour remplir toutes les fonctions vitales – ce qui est strictement impossible en théorie.

Paul Bach-y-Rita va inventer une machine incroyable : un fauteuil qui, par transformation d’images en impulsions électriques, permettra à des aveugles de voir par la peau !
Trente ans plus tard, ce fauteuil pesant deux tonnes est devenu un appareil minuscule qui, au lieu d’envoyer ses « pixels électriques » à tout le dos de la personne, lui irradie (très discrètement) la langue. Et de cette façon, l’aveugle « voit » avec sa bouche, suffisamment bien pour reconnaître la silhouette d’une actrice, ou éviter un ballon qu’on lui envoie dessus !

Désormais, les neurologues décrivent les « zones » de notre cerveau comme des « processus plastiques interconnectés », susceptibles de traiter des informations d’une diversité insoupçonnée.
Certes, ces zones ne sont pas sans spécialisation : la Zone de Broca joue bien un rôle essentiel dans le langage, comme la Zone de Wernicke en joue un dans la vision. Mais ces spécificités ne sont pas aussi rigides et cloisonnées qu’on le pensait.

La tendance « localiste » a des fondements puissants. Nos réflexes les plus archaïques dépendent incontestablement de notre moelle épinière et de notre bulbe, et nos pulsions vitales de petites structures enfouies au centre de notre crâne, familièrement regroupées sous le terme de « cerveau reptilien ». Quant à notre énorme néocortex, qui enveloppe le tout, il est clair que, sans lui, nous n’aurions aucune des capacités humaines, réflexion, langage, discernement…
Il n’empêche : découvrir que tout cela est infiniment souple et adaptable donne un formidable souffle nouveau à notre connaissance de nous-mêmes et à nos thérapies. Les conseils essentiels pour favoriser la neuro-plasticité sont simples :

· ne jamais cesser d’apprendre, régulièrement, toute sa vie, des choses nouvelles, dans des disciplines nouvelles, de façons nouvelles ;

· se méfier des la pollution chimique… sonore ;

· ne pas se décourager devant la lenteur de la rééducation, qui avance par paliers ;

· comprendre que les médicaments neurochimiques peuvent aider, mais ne remplacent pas l’exercice ;

· éviter la tension, le diabète, le cholestérol ou le tabac, qui sont les ennemis de la plasticité neuronale ;

· aimer les aliments anti-oxydants (fruits, légumes, poissons), l’activité physique, le calme, la gentillesse, le rire et l’empathie, qui favorisent la plasticité.


samedi 7 novembre 2009

Dépression, colère: analyser ses émotions ou se distraire?


Lorsque déprimé ou submergé par des émotions négatives, est-il préférable d'analyser les émotions pour mieux les comprendre ou simplement les mettre de côté et aller de l'avant? Analyser les émotions est censé faciliter l'adaptation, mais tenter de comprendre les sentiments douloureux perpétue et renforce souvent les humeurs et les émotions négatives.

Selon les psychologues Ethan Kross de l'Université du Michigan et Ozlem Ayduk


de l'Université de Californie à Berkeley, la meilleure solution n'est pas la distraction ou l'oubli mais l'analyse des sentiments avec une perspective de distance psychologique.

Ils ont mené quelques recherches expérimentales qui tendent à supporter ce point de vue. Dans l'une de celles-ci, dont les résultats sont publiés dans la revue Personality and Social Psychology Bulletin, ils ont assigné au hasard 141 étudiants dans 3 groupes. Les participants devaient se rappeler une expérience qui les avaient fait se sentir submergés par la tristesse et la dépression.

Un groupe "immersion" devait revivre la situation comme si elle se produisait à nouveau et essayer de comprendre les émotions qui survenaient. Un groupe "analyse avec distance" devait se rappeler l'expérience, prendre quelques pas de distance et essayer de comprendre les émotions que ressentait le moi distant. Enfin un troisième groupe "distraction" devait faire suivre le rappel de l'événement par des sujets de pensée non émotifs et non reliés.

Immédiatement après la session, ceux qui avaient utilisé l'analyse avec distance et la distraction rapportaient des niveaux moins élevés de dépression. Ces deux méthodes s'avéraient également efficaces pour composer avec les émotions dans le court terme.

Un jour ou une semaine plus tard cependant, alors que les participants devaient se rappeler à nouveau le triste événement, ceux qui avaient utilisé l'analyse avec distance continuaient à présenter des niveaux plus bas de dépression ce qui n'était pas le cas de ceux qui avaient utilisé la distraction. L'analyse avec distance aiderait ainsi non seulement à s'adapter dans le court terme mais aussi à plus long terme.


Dans une étude reliée, publiée plus tôt cette année dans la revue Psychological Science, les chercheurs avaient montré que les participants qui adoptaient une perspective de distance en analysant des émotions de colère liées à un événement présentaient de plus faibles augmentations de pression sanguine que ceux utilisant une approche d'immersion.

Dans ses recherches futures, Kross prévoit étudier si l'auto-distance est aidante pour composer avec d'autres types d'émotions, incluant l'anxiété, et quelles sont les meilleures façons d'enseigner à l'utiliser lorsque les événements de la vie se produisent.

Psychomédia avec source:
Eurekalert

vendredi 6 novembre 2009

La liberté d'expression


La liberté d'expression est un droit fondamental, mais s'agit-il d'un droit ABSOLU?
En ce qui nous concerne nous les pays arabophones, cette question doit attendre encore et encore car elle n'est pas aussi récurrente que la reconnaissance dans notre culture sociale de ce droit fondamental, notre culture du sens univoque, du droit divin,....

jeudi 5 novembre 2009

La valeur d'une personne

Un conférencier bien connu commence son séminaire en tenant
bien haut un billet de 50 Euros.

Il demande aux gens :

"Qui aimerait avoir ce billet ?"

Les mains commencent à se lever, alors il dit :

"Je vais donner ce billet de 50 Euros à l'un d'entre vous mais
avant laissez-moi faire quelque chose avec."

Il chiffonne alors le billet avec force et il demande :

"Est-ce que vous voulez toujours ce billet ?"

Les mains continuent à se lever.

"Bon, d'accord, mais que se passera-t-il si je fais cela."

Il jette le billet froissé par terre et saute à pieds joints dessus,
l'écrasant autant que possible et le recouvrant des poussières du
plancher.

Ensuite il demande :

"Qui veut encore avoir ce billet ?"

Évidemment, les mains continuent de se lever !

"Mes amis, vous venez d'apprendre une leçon... Peu importe ce
que je fais avec ce billet, vous le voulez toujours parce que sa
valeur n'a pas changé, il vaut toujours 50 Euros."

"Alors pensez à vous, à votre vie. Plusieurs fois dans votre vie
vous serez froissé, rejeté, souillé par les gens ou par les
évènements.

Vous aurez l'impression que vous ne valez plus rien mais en
réalité votre valeur n'aura pas changé aux yeux des gens qui
vous aiment !

La valeur d'une personne ne tient pas à ce que l'on a fait ou pas, vous pourrez toujours recommencer et atteindre vos objectifs car votre valeur intrinsèque est toujours intacte."

lundi 2 novembre 2009

Le test des 3 passoires


Socrate avait, dans la Grèce antique, une haute
opinion de la sagesse. Quelqu'un vient un jour trouver
le grand philosophe et lui dit :

"Sais-tu ce que je viens d'apprendre sur ton ami?

- Un instant, répondit Socrate. Avant que
tu me racontes, j'aimerais te faire passer un test,
celui des 3 passoires :

- Les 3 passoires?

Mais oui, reprit Socrate. Avant de me raconter toutes
sortes de choses de choses sur les autres, il est bon de prendre
le temps de filtrer ce que l'on aimerait dire.

C'est ce que j'appelle le test des 3 passoires. La première
passoire est celle de la vérité. As-tu vérifié si ce que
tu veux me dire est vrai?

- Non. J'en ai simplement entendu parler...

- Très bien. Tu ne sais donc pas si c'est la vérité.

Essayons de filtrer autrement en utilisant une deuxième
passoire, celle de la bonté. Ce que tu veux m'apprendre
sur mon ami, est-ce quelque chose de bon ?

- Ah non ! Au contraire.

- Donc, continua Socrate, tu veux me raconter de
mauvaises choses sur lui et tu n'es même pas certain si
elles sont vraies. Tu peux peut-être encore passer le test,
car il reste une passoire, celle de l'utilité. Est-il utile que
tu m'apprennes ce que mon ami aurait fait ?

- Non. Pas vraiment.

Alors, conclut Socrate, si ce que tu as à me raconter
n'est ni vrai, ni bien, ni utile, pourquoi vouloir me le dire ?"