mardi 4 octobre 2011

« Le monde est écrasé par le mercantilisme « made in China »…


En marge du colloque international: «Nouveaux enjeux, nouvelles perspectives économiques et sociales des pays de la rive sud de la Méditerranée - Jean Paul Guichard, économiste à l’Université Nice Sophia Antipolis

« Le monde est écrasé par le mercantilisme « made in China »…
La Chine a désindustrialisé la Tunisie »
Depuis 2007, le monde est entré dans une crise majeure prolongée. La Chine mène une stratégie conquérante pour ravir l'hégémonie mondiale aux Etats-Unis : cette stratégie se manifeste sur tous les fronts (économique, financier, militaire, diplomatique, culturel, etc.) ; son dispositif central étant monétaire, elle constitue un " impérialisme économique ".

 Face à l'agression de la Chine, les pays développés doivent se mobiliser et se tenir prêts, s'il le faut, à quitter l'OMC pour fonder une OMC bis avec les pays qui rejettent l'attitude de la Chine. La Tunisie est dans la même situation car la Chine comme nous le précise Jean Paul Guichard professeur d’économie à l’Université Nice Sophia Antipolis est en train de tuer l’économie tunisienne et comme l’a dit Napoléon Bonaparte en 1816« si la Chine s’éveillera, le monde tremblera ». La Chine s’est éveillée et de bons apôtres nous disent qu’il ne faut pas trembler. M.Guichard qui s’intéresse aux relations internationales et à l’analyse économique a été l’hôte du colloque international « Nouveaux enjeux, nouvelles perspectives économiques et sociales des pays de la rive Sud de la Méditerranée » organisé par l’Université Centrale à Hammamet du 29 septembre au 1er octobre
Le Temps: comment jugez-vous la situation économique de la Tunisie ?
Jean Paul Guichard : la situation économique de la Tunisie est très semblable à celle d’autres pays notamment le Maroc, le Mexique et la Turquie ; finalement pas très différente des pays développés qui connaissent une crise profonde et calamiteuse. Cette crise que connaît une grande partie du monde est liée au déséquilibre fondamental du commerce mondial dont une large mesure, la Chine est responsable par le protectionnisme à base de sous-évaluation monétaire qui permet à ce pays d’énormes excédents commerciaux et qui se répercute par d’énormes déficits commerciaux sur la plupart des pays. Il s’agit des pays d’Europe, de la Méditerranée et d’Amérique. Cela veut dire qu’on importe davantage de biens plus qu’on exporte. De plus en plus les pays se désindustrialisent c'est-à-dire les industries quittent ces pays. En Tunisie, l’industrie textile s’est bien développée sauf à partir du moment où la Chine a été admise par l’organisation mondiale du commerce en 2001, les importations que l’Europe aurait pu faire en Tunisie ont été faites en Asie et notamment en Chine. La Tunisie n’a pas eu les exportations sur lesquelles elle aurait pu compter pour se développer. Ceci c’est pour dire qu’actuellement, la Tunisie a un solde commercial négatif avec le reste du monde. Cela constitue un handicap pour sa croissance. Ce solde négatif est dû surtout à un solde commerciale négatif avec la Chine. Avec l’Europe, il est positif. Cela veut dire désindustrialisation de la Tunisie. Ce déficit extérieur explique le manque de croissance économique d’où montée de chômage et peu de revenus et de recettes pour l’Etat et augmentation des dépenses à caractère social. D’où déficit des finances publiques. Cette situation est analogue à l’Egypte, au Maroc, à la Turquie. Prenez un exemple, les produits artisanaux vendus aux touristes étaient fabriqués avant par les tunisiens. Désormais, tous ces produits sont importés de la Chine. C'est-à-dire que ce pays détruit l’artisanat des pays de la Méditerranée et aussi l’industrie européenne et américaine. L’industrie tunisienne continuera à être détruite si on continue à commercer dans le monde sur les bases actuelles c’est-à-dire des taux de change entre les monnaies. Le problème c’est que la Chine maintient un cours de sa monnaie qui est deux fois moindre que ce qui devait être. Cela constitue un dumping parce que tous les produits chinois apparaissent bon marché et réciproquement, la Chine importe très peu parce que les produits importés apparaissent à ses consommateurs très élevés. L’Europe comme les pays de la Rive Sud sont embarqués dans le même bateau.
Pensez-vous que l’Europe peut aider la Tunisie pour booster son économie ?
Mais non, l’Europe est dans une situation calamiteuse, très difficile. La crise de la Grèce met en péril l’existence même de l’Euro. On essaie de colmater les brèches. Mais on n’arrive pas car l’Europe est endettée avec un commerce extérieur déficitaire. La Tunisie n’est pas très endettée vis-à-vis de l’extérieur. Elle a une dette extérieure publique de 40% d’une année de produit intérieur brut. Elle est moins endettée que l’Europe qui est aux alentours de 80 à 100 %. Donc, la situation est calamiteuse. Il faut donc mettre un terme à cette montée de l’endettement.
Quel modèle économique la Tunisie devra-t-elle choisir pour l’avenir ?
Il faut absolument que tous les pays qui ont un commerce extérieur déficitaire avec l’Asie s’entendent entre eux car leurs industries ont été toutes détruites par la Chine on fabrique tout en Chine. Même les canapés made in Italie, la poterie made in Nabeul sont fabriqués en Chine. Actuellement, le monde est écrasé par le mercantilisme « made in China »Changeant des technologies contre une main d'œuvre bon marché la Chine a su ouvrir à son profit le marché mondial, grâce à la complicité des multinationales et tout en maintenant son protectionnisme monétaire et l'organisation totalitaire de sa société. Résultat, la Chine rachète aujourd'hui nos infrastructures et nos entreprises et on se pose la question de savoir si le régime chinois peut continuer longtemps à bénéficier de cette complaisance et à profiter de son libre accès au marché mondial sans avoir à revaloriser sa monnaie ? Il faut que tous les pays du monde victimes de ce système s’entendent entre eux pour dire que cela ne peut pas durer. Il faut changer les règles du jeu du commerce mondial et notamment de la fixation du taux de change de la Chine, qui manipule sa monnaie, de telle sorte que le reste du monde ait un commerce équilibré avec la Chine et dans cette affaire, les intérêts des pays de la Méditerranée et de l’Europe sont les mêmes. Pour que la Tunisie puisse retrouver de la croissance, il faut qu’elle rééquilibre son commerce extérieur déjà déficitaire. Dans les conditions actuelles, c’est impossible sauf si la Tunisie dévalue sa monnaie. De ce fait là, elle saura plus compétitive. Ses produits apparaîtront pour l’extérieur comme un prix moins élevé. La Tunisie augmentera ses exportations et réduira ses importations. Sa balance commerciale changera. C’est la condition de la réindustrialisation et la clé pour la croissance économique pour qu’elle puisse stopper la montée du chômage. Le rétablissement du commerce extérieur passe par un changement de parité monétaire. C’est une chance qu’a la Tunisie et non la Grèce. Cette dernière est déficitaire dans son commerce extérieur. Chose qui a nourri un déficit énorme de ses finances publiques. La Grèce est incapable de rembourser ses dettes. Elle sera obligée de déclarer faillite.
Propos recueillis par Kamel BOUAOUINA

lundi 25 juillet 2011

La langue tunisienne d’hier et d’aujourd’hui (3e partie)

La langue tunisienne d’hier et d’aujourd’hui (3e partie)
Par Rafik BEN HASSINE *
L’alphabet. Nous avons vu, dans ce qui précède, que l’alphabet punique est consonantique, c'est-à-dire que, comme l’arabe, il s’écrit sans voyelles. Certaines lettres arabes ont hérité le nom et la signification des lettres puniques. La première inscription en alphabet arabe (dit nord arabique, qui est différent du sud arabique) scientifiquement attestée, est une inscription trilingue (grecque, syriaque, arabe) d’Ez-Zabad, datée de l’an 512 après J.C., soit environ un siècle avant l’Hégire. Une autre inscription, datée de l’an 540, est celle qui figure sur le tombeau du plus poète des Arabes, Imrou'l Qays. Elle dit : «Ceci est le tombeau d’Imrou’lqaïs, fils de Amr, roi de tous les Arabes, qui a porté la couronne et a régné sur les deux Asad et sur Nizär... Heureux celui qui l’a enfanté». (Réf. James Février, Histoire de l’écriture, page 254).
- Le lexique. Voici des exemples de mots puniques qui ont été utilisés par les Maghrébins bien avant l'arrivée des Arabes : (Source: A.Elimam, « Le Maghribi alias « ed-derija » éd. Dar-el-Gharb, Oran, 2003, p.52). Nous indiquons le mot punique, utilisé en maghribi, suivi du français. Eb, père/ Edem, être humain/ akh, frère/ Em…em, Ou bien…ou/ oum, mère/ Emêna, caution/ Enk, Je, moi/ ardz, terre/ Ha huw, Le voilà/ koull, tout (e)/ baad, après/ Es’êl, demander/ bi, avec/ ben, fils/ bny, construit/ bent, fille/ bârek, bénir/ bayt, maison, dynastie/ beyen, montrer/
On peut rajouter les mots suivants, figurant sur des stèles et monuments puniques (que j’ai relevés dans Histoire de l’écriture, par James G. Février, Payot, 1984): QBR (tombeau) / LK (pour toi) / LY (pour moi) / MLK (roi) / YMT (les jours, ayamet)/ WSNTW (et année, ouê sênêtou) , KMLK (comme roi, kê mêlek) / SDQ (juste, sadaq)/ WMLK (et roi, ouê melek) / YSR (droit, yasir) / QDSM (saints, qadasatouhoum) / KL (mesure, keyil) / QS (cueillette, qass) / YSN (vieux, moussinn) / L (pour, li) / YSM (entend, yesmaâ) / SMT (entendu, samaâtou)/ ABD (serviteur, âbd) / KLB (chien) / ZKR (se souvient) / DBR (suggérer, dabbar) / SR (secret)/ L (ne)/
Enfin, les grammaires et les lexiques arabes et puniques étant très proches, le mariage des deux langues a abouti au maghribi que nous utilisons tous les jours. Nous sommes comme Monsieur Jourdain qui parlait en prose sans le savoir. Nous parlons punico-arabe sans le savoir. Ainsi, nous pourrions expliquer la facilité avec laquelle les Arabes se sont très vite fondus dans la population maghrébine, ainsi que l’accueil relativement favorable qu’ils ont trouvé au Maghreb, d’autant plus que la greffe latine n’avait pas réussi.
Conclusion
Durant environ deux mille ans, la langue punique a été, aux côtés de la langue amazight, la langue de communication des populations maghrébines. C’était aussi la langue du commerce tout autour de la Méditerranée. Elle a été la langue de prestige et de diplomatie pratiquée par les contemporains de Hannibal et de Massinissa (2e siècle av. J.-C.). Depuis ces temps préhistoriques, cette langue perdure et continue à vivre comme composante de base de la langue maghribia.
Le maghribi est une langue vivante, à la fois majoritaire dans le corps social et minorée par les institutions culturelles et étatiques maghrébines. C’est la langue maternelle de plus de 100 millions de locuteurs. Elle est de plus en plus utilisée sur Internet, sans règle et sans standardisation. Les jeunes internautes sont en train de l’imposer dans la communication écrite en utilisant souvent l’alphabet latin, et quelquefois l’alphabet arabe, pourtant mieux adapté. L'espoir qui vient de naître avec le printemps arabe nous laisse rêver d'un espace public tenant compte de notre héritage riche et divers et de nos particularismes spécifiques. Nous devons réétudier notre histoire et notre patrimoine avec objectivité, et laisser de côté toute stigmatisation et tout procès infondé ou raccourci réducteur. Il ne faut pas confondre notre nouvel appétit de débats avec le lynchage aveugle de tout ce qui n’est pas conforme à une certaine norme qui nous a été imposée depuis le début du déclin de la civilisation arabe, il y a mille ans. Ce lynchage aveugle, courant sous les sombres régimes islamistes du Moyen- Orient, est en train de se répandre sous nos cieux, à cause de l’incurie - ou de la complicité ? - des autorités.
Nous plaidons pour une valorisation volontaire et politique du maghribi, notamment à travers l'enseignement. Cette langue dispose d'un vivier lexical riche, issu successivement du berbère, du punique et de l'arabe. Elle peut constituer un socle commun et unificateur pour tous les Maghrébins sans distinction de classe ou de milieu social. Elle peut aussi permettre de répandre la parole de l’islam, religion de paix et de fraternité et de concorde, dans un langage compréhensible par la masse. Utiliser l’arabe d’il y a 10 ou 15 siècles dans les sermons et les prières a pour conséquence évidente de produire des talibans ignares, qui n’ont retenu de la religion que des phrases toutes faites et dont ils ne comprennent rien.
L'italien de Dante, l'espagnol de Cervantès et le français de Voltaire étaient en leur temps (15e siècle) des langues de seconde zone, des « dialectes » du latin, pratiquées par la masse et méprisées par l'élite. La Renaissance européenne, c’était aussi et surtout la renaissance de ces langues. Elles ont remplacé le latin, qui était alors la langue des lettrés et des élites, et c’était aussi la langue de la religion. Les Européens ne s’en portent pas plus mal.

Auteur : R.B.H. * (Ingénieur à la retraite)
Ajouté le : 06-07-2011

samedi 23 juillet 2011

La langue tunisienne d’hier et d’aujourd’hui (2e partie)

La langue tunisienne d’hier et d’aujourd’hui (2e partie)
Par Rafik BEN HASSINE *

Source: http://www.lapresse.tn/04072011/32591/la-langue-tunisienne-dhier-et-daujourdhui-2e-partie.html
La civilisation punique reste globalement mal connue du grand public. Elle appartient à la protohistoire, c'est-à-dire que les sources littéraires propres sont rares ou proviennent d'autres peuples en situation de concurrence culturelle (les grecs, puis les latins, puis les byzantins. Les sources arabes ne mentionnent déjà plus les puniques). Nous pourrions résumer l'épopée punique à travers l'histoire de trois villes : Ougarit, Tyr et Carthage.
Ougarit, en Syrie, représente la genèse d'une civilisation de la mer. C'est la création de l'alphabet. Ougarit ne nous laissera que des stèles, des épitaphes, quelques textes administratifs ou des allusions par des auteurs de langue étrangère.
Tyr, ce fut la première navigation d'est en ouest, le secret de l'étoile polaire, les terres inconnues et les rencontres. Tyr est la mère patrie des colonies occidentales de la Méditerranée: Gades (Cadix en Espagne), Utique, Leptis (Libye) et Carthage.
Carthage, s'étant politiquement affranchie de sa métropole phénicienne Tyr, a peu à peu agrandi ses territoires et étendu considérablement son emprise en Afrique, mais aussi sur de grandes îles méditerranéennes (Malte, Sicile, Sardaigne, Baléares) et jusqu'en Espagne. Elle a développé et répandu une civilisation originale et riche, la civilisation punique, dont le rayonnement a survécu longtemps à la prise et à la destruction de Carthage par les Romains en 146 av. J.-C. Divers témoignages, surtout extérieurs, confirment que les Puniques avaient élaboré une riche littérature : annales, chroniques, ouvrages de droit, d'histoire, de géographie, d'agronomie, textes religieux, poèmes mythologiques, etc. On sait, en effet, par les écrivains grecs et latins, que Carthage avait constitué d'immenses bibliothèques, dont la plupart ont disparu lors de la destruction de la cité. De toute cette littérature, les quelque 7 000 inscriptions puniques connues ne nous ont conservé que d'infimes vestiges : il s'agit avant tout d'inscriptions votives et, à un moindre degré, funéraires, mais on possède aussi de longs tarifs sacrificiels, des textes commémoratifs, etc. Cependant, des spécimens de textes proprement littéraires sont connus en transcription latine (ainsi dans le Poenulus de Plaute) et en traduction, ou adaptation, grecque et latine, comme c'est le cas du Serment d'Hannibal, transmis par Polybe (traité entre Hannibal et Philippe V de Macédoine, rédigé en punique et traduit en grec par Polybe), du célèbre Périple d'Hannon (l’intérêt de ce texte punique, rédigé en caractères latins vocalisés, un peu comme nos jeunes internautes écrivent du tunisien en caractères latins, est qu’il permet une meilleure connaissance de la langue punique) ou du Traité d'agriculture de Magon (rédigé vraisemblablement en punique, puis traduit en grec et en latin, dont une version par Pline l’ancien), non dépourvu de qualités littéraires.
L'implantation phénicienne à Carthage a aussi pour conséquence l'intégration permanente du Maghreb dans l'espace méditerranéen. Il semble que l'arrivée des phéniciens se fît dans un contexte paisible, sur un territoire où la densité de peuplement était faible. Il faut imaginer une terre où la compétition pour l'espace n'est pas encore la base du comportement culturel. Le phénicien est un étranger innovant, porteur de richesse. Plus que toléré, il a peut-être été le bienvenu. La preuve en est l'implantation durable et pacifique de petits groupes de phéniciens puis leur métissage rapide. Les échanges s'intensifient et la région reçoit des techniques parmi les plus avancées de l'époque. On a souvent évoqué le pragmatisme des phéniciens et leur porosité aux diverses influences. En l'occurrence le métissage sera de règle. A défaut d'avoir été des envahisseurs, on peut attribuer aux phéniciens sémites la qualité de cofondateurs de l'identité du Maghreb paléo-historique.
A la chute de Carthage, le cordon ombilical culturel avec les origines phéniciennes est coupé. Pourtant, le parler punique se maintient sous les dynasties berbères et sous l’empire romain. Il servira de lingua franca méditerranéenne. Au sein même du Maghreb, les bilinguismes punique/latin et punique/berbère se maintiennent, avec le punique comme moyen de communication entre les citadins et les paysans. Jusqu'au quatrième siècle au moins, nous avons la preuve d'une langue punique avec un arrière-pays qui ne comprend pas toujours le latin, dixit Saint Augustin. Augustin d’Hippone, ou Saint Augustin, né à Thagaste (actuelle Souk-Ahras) en 354 et mort en 430, a surtout vécu et écrit à Carthage, la capitale. Ecrivain, grand philosophe et théologien, il est l’un des quatre Pères de l’Église latine et l’un des 33 docteurs de l’Eglise. Plus d’un milliard de catholiques du monde entier le fêtent le 28 août de chaque année. Avec Ibn Khaldoun, Saint Augustin est l’un des plus grands génies de la civilisation tunisienne et maghrébine. L'archéologie corrobore maintenant les propos d'Augustin, les fameuses stèles de Gafsa datent de la même époque (400 après J.C.) : ce sont les derniers écrits natifs puniques, "Abdushaman avo sanat 30": "Abduchaman a vécu trente années." On reconnaît clairement deux mots puniques abdu (esclave, créature, comme dans Abdurrahmane) et sana (année), qui sont les mêmes qu’en arabe. La conclusion de ce paragraphe se trouve peut-être dans cette phrase du géographe arabe Al Bakri au 11e siècle‑: "Les habitants de Sirte parlent une espèce de jargon qui n´est ni arabe, ni persan, ni berbère, ni copte; personne ne peut les comprendre, excepté eux-mêmes". C’était tout simplement du punique, qu’El Bakri ne connaissait pas.

La langue punique

Le phénicien, ou punique, est une langue sémitique similaire à l’arabe et à l'hébreu.
Les langues sémitiques sont un groupe de langues parlées dès l'Antiquité au Moyen-Orient, au Proche-Orient et en Afrique du Nord. Les langues sémitiques contemporaines les plus parlées sont l'arabe (plus de 450 millions de locuteurs), l'amharique (27 millions), l'hébreu (8 millions), le tigrinya (6,75 millions), le maltais (400 000). Les langues sémitiques se caractérisent, entre autres, par la prédominance de racines trilitères (exemple en arabe, de la racine trilitère KTB (écrire), dérivent Kitab, Maktabah, Kouttab, …) et par l'usage de consonnes laryngales, gutturales et emphatiques.
Le punique s'écrit de droite à gauche, au moyen de l'alphabet phénicien. Ce dernier a donné naissance à tous les alphabets du monde, y compris l’alphabet arabe. L’alphabet phénicien, vers l’an 1000 av. J.-C. (sarcophage d’Ahiram à Byblos), comporte 22 lettres. Système phonétique, simple et démocratique, il ne note que les consonnes ; il est fondé sur le principe de l’acrophonie, qui se sert, pour noter les sons consonantiques, de la représentation simplifiée d'un objet dont le nom commençait par ce son. Ainsi, pour noter /b/, on utilise le signe symbolisant la maison, qui se dit beit, et l’on décide par convention que toutes les fois que l’on rencontrera ce signe, il ne s’agira pas de « maison », mais seulement du premier son de ce mot.
Ce système alphabétique, avec 22 signes abstraits, codifiés, permet théoriquement de noter n’importe quelle langue. Sa maîtrise requiert un apprentissage facile et rapide, qui n’a aucune commune mesure, par exemple, avec celui de l’écriture chinoise et de ses 50000 signes. On peut y voir le début d’un processus de démocratisation et un facteur de dynamisme social, en effet «on ne trouve pas dans les sociétés utilisant l’écriture alphabétique l’équivalent des scribes égyptiens ou des mandarins chinois, avec les pesanteurs et l’inertie que ces groupes ont souvent perpétuées.» (Françoise Briquel-Chatonnet). L’invention de l’alphabet est l’une des inventions majeures de l’humanité. Nous pouvons être fiers, à juste titre, de nos ancêtres phénico-puniques.
Nous donnons ici la liste des noms des lettres de l’alphabet punique, ainsi que leur signification (lorsqu’elle est connue). On remarquera que plusieurs significations sont identiques en arabe; ce qui montre une même filiation linguistique, le sémitique.
alef, bœuf/beth, maison/gimel, chameau/daleth, porte/he, battant/waw, hameçon/zayin, arme/heth, mur/teth, roue/yodh, main/kaph, paume/lamedh, bâton/mem, eau/non, serpent/samekh, poisson/ayin, œil/pe, bouche/sade, papyrus/qoph, singe/res, tête/sin, dent/taw, marque/.

Lien entre le maghribi et le punique

Notons d’abord que l’alphabet arabe est apparu 2000 ans environ après l’alphabet punique. Compte tenu de l’antériorité de la langue punique par rapport à la langue arabe, les mots communs aux deux langues, et qui se retrouvent dans le maghribi, sont donc d’origine punique (principe d’antériorité). Notre hypothèse consiste donc à appréhender le maghribi comme un descendant direct du punique. C'est la thèse soutenue par le linguiste algérien Abdou Elimam, professeur à l’Enset d’Oran. Cette approche audacieuse nous semble plausible. Nous allons en fournir quelques preuves.

vendredi 22 juillet 2011

La langue tunisienne d’hier et d’aujourd’hui (1ère partie)

La langue tunisienne d’hier et d’aujourd’hui (1ère partie)
Par Rafik Ben HASSINE*

La Tunisie a joué un très grand rôle dans le monde antique. Elle a eu une forte influence culturelle au cours d'un itinéraire marqué par une grande longévité historique (prÈs de 1800 ans, de 1101 avant J-C. à 700 après J.-C.). La place privilégiée qu'elle a occupée à l'époque pré-romaine est liée au destin exceptionnel de Carthage, prestigieuse métropole à la tête d'un empire couvrant le Maghreb et une partie de l'Europe, et qui a profondément marqué de son empreinte des domaines aussi divers que l'agriculture, l'artisanat, la navigation, le commerce, la religion, les institutions politiques et l'art. Particulièrement précieux, le legs carthaginois a ensuite favorisé, à l'époque romaine, l'épanouissement prodigieux d'une civilisation aux immenses ressources matérielles et culturelles. Grâce à un développement harmonieux, la Tunisie a alors été capable de jouer, à l'échelle de la Méditerranée, un rôle économique, politique et culturel prépondérant.
Durant cette période antique, avant la conquête arabe, nos ancêtres tunisiens parlaient-ils berbère, latin ou punique ? Qu’en reste-t-il aujourd’hui?

Le paysage linguistique tunisien

Nous utilisons aujourd’hui quatre langues :
(1) Le vernaculaire (c'est-à-dire la langue locale communément parlée) majoritaire, désigné à tort comme arabe dialectal, et que nous appelons derji ou derija. C’est l’objet de notre article.
(2) Le vernaculaire minoritaire est traditionnellement désigné par le générique «berbère» ou tamazight, quasiment disparu en Tunisie, mais vivant en Algérie et au Maroc. Selon le Congrès mondial amazigh (ONG), les amazighophones représentent entre 5 et 10 % de la population totale de la Tunisie et sont principalement concentrés dans le Sud (Djerba, Matmata, Tataouine, Médenine, Kébili, Tozeur). D’autres groupes subsistent également sur la côte méditerranéenne, à l’ouest, le long de la frontière avec l’Algérie (monts de Tébessa, Le Kef, Siliana) et dans la région de Gafsa. Dans ce qui suit, nous n’allons pas discuter de la place de la langue berbère en Tunisie. Victime d’une politique de mépris, voire d’ostracisme, la langue de nos premiers ancêtres a été intentionnellement éradiquée. Mon père me racontait que, dans les années 1930, les dockers du port de Tunis parlaient berbère entre eux.
Les espaces institutionnels, pour leur part, recourent
(3) soit à la langue arabe, langue «nationale» et officielle,
(4) soit à la langue française, langue des sciences et techniques ou de communication internationale.

Les tentatives d’arabisation

L'arabisation a commencé dès le 8e siècle, et très tôt, ses échecs ont été dénoncés par des savants arabes tels que Ibnu Jinni (auteur de Al-Khassaïs («Les particularismes»). En effet, depuis 1.500 ans, malgré tous les efforts d’arabisation, aucun peuple arabe ne parle l’arabe dit classique ou littéral (celui des journaux, de la télévision et des livres). Chaque pays arabe dispose de son propre idiome, dit «arabe dialectal». L’arabe littéral reste donc l’apanage des gens cultivés, ou ayant un niveau donné d’études. Un citoyen qui n’a pas étudié l’arabe littéral ne comprend pas, ou peu, l’arabe des médias, parce que cet arabe n’est pas la langue du peuple, quoi qu’en disent nos dirigeants, notre Constitution et nos élites. Ainsi donc, les indépendances des pays du Maghreb, au lieu de sonner l’heure de l’émancipation des langues natives, dont la langue derija, ont minoré ces langues au profit d’une arabisation dont personne ne parvient à déterminer l’ancrage effectif.
On a certes produit un espace "arabe moderne" qui se cristallise dans les médias et la littérature. Cependant, cet arabe moderne n'est jamais parvenu à devenir la langue maternelle de quiconque. Une fois franchie la zone de l'écrit, les locuteurs arabes reviennent à leurs langues natives et maternelles. Quant à l’arabe savant, celui des théologiens et des prédicateurs, il doit être incompréhensible, car sinon comment expliquer le comportement sauvage et violent des militants islamistes ? A moins que ceux-ci ne soient analphabètes, ce qui est tout aussi plausible.
Par ailleurs, la situation de l'arabe littéral dans le monde s'avère fondamentalement différente de celle des autres grandes langues internationales. Son aire d'extension géographique est limitée à deux continents limitrophes (Afrique et Asie), et son caractère diglossique nuit à son expansion (la diglossie est le fait pour une communauté de parler deux langues, l'une à usage domestique, l'autre à usage véhiculaire ou officiel). Cet arabe classique n'a pas réussi encore à se moderniser complètement et sa dépendance à l'égard de l'anglais ou du français demeure très grande. S'il est relativement aisé de créer des commissions de terminologie en arabisation, il est beaucoup plus difficile de faire appliquer les décisions. Toutefois, l’étendue de l'islam au-delà des pays arabes assure une extension de l'arabe comme langue liturgique des musulmans, contribuant ainsi à son utilisation aussi comme lingua franca des musulmans (une lingua franca est une langue véhiculaire utilisée par un groupe composé de personnes de langues maternelles diverses). Par exemple, «les Abbassides encouragèrent plus encore une civilisation cosmopolite, dont Bagdad fut le centre et l'arabe la lingua franca.» (P.J. Vatikiotis, L'Islam et l'État, 1987).
À l'exception du monde arabe, on n'enseigne pas cette langue en tant que langue étrangère, sauf dans les universités et départements spécialisés, ou bien pour les enfants d’immigrés arabes. L'enseignement des langues étrangères semble être l'apanage de l'anglais, du français, de l'espagnol, du russe, du chinois et du japonais.

La langue majoritaire du Maghreb

Le derji tunisien étant très proche des autres derji maghrébins, nous allons nous intéresser à l’ensemble de ces derji. Cet ensemble de parlers populaires est appelé maghribi par les linguistes arabes du Moyen- Orient. Cette appellation a été utilisée aussi par les linguistes européens C. Ferguson et W. Marçais. Le maghribi est donc la grande famille occidentale de l'arabe dit «dialectal». Les pièces de théâtre, les «talk- shows» et autres émissions télévisées en maghribi sont les plus suivis par le public maghrébin, comparativement aux émissions analogues émises en arabe littéral. Il est bien dommage que la littérature écrite derija, qui était assez répandue sous l’ère coloniale, ait été abandonnée sous les indépendances. Mais un retour progressif est en train de se réaliser. Par exemple, au Maroc, il y a quelques domaines où le derji a commencé à paraître dans une forme écrite : le domaine théâtral avec la publication récente de quelques pièces (notamment les comédies composées par Yu¯suf Fa¯del et Tayyeb Saddiqi) ; la création du premier journal écrit exclusivement en derji, l’hebdomadaire Akhba¯r Bla¯d-na (Nouvelles de notre pays) où sont publiés des proverbes et des dictons, des contes, des devinettes, etc. La directrice de cette revue, Mme Elena Prentice, d’origine américaine, a choisi comme langue de communication le dialecte marocain afin de rendre la lecture plus facile aux personnes illettrées, notamment les femmes. Pour ces personnes, il est très difficile de comprendre l’arabe littéral.
Actuellement, des linguistes du Maghreb tentent d'instituer le maghribi comme langue propre à cette région. Un projet, appelé justement «projet maghribi», mobilise des experts maghrébins, dont les plus avancés sont algériens. Il s’intéresse à tous les termes usuels que prononcent quotidiennement les habitants des 6 pays: Mauritanie, Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Tunisie et Libye. Pour les détenteurs de cette initiative, fonder un moyen de communication, pourtant déjà usité par les populations de la région concernée, devient une nécessité pour la couverture de la souveraineté culturelle et politique des peuples maghrébins.
Un professeur d’économétrie algérien, Abdelkrim Rachid Benbahmed, vient de démontrer par les textes, preuves historiques à l’appui, que le derji n’est qu’une survivance de la langue punique de nos ancêtres punico-berbères, mâtiné d’arabe. Cette thèse est appuyée et démontrée par un autre professeur de linguistique algérien, Abdou Alimam.

Auteur : R.B.H. *(Ingénieur à la retraite)
Ajouté le : 04-07-2011

dimanche 13 mars 2011

الثورة الحقيقية: بقلم مالك مسلماني

SOURCE: ANNAQED
الثورة الحقيقية
بقلم مالك مسلماني
Mar 13, 2011
يشهد العالم العربي تحركات شعبية استثنائية، إذ تنهض شعوب في أقطار مختلفة ضد حكامها، وإلى الآن أدت هذه العملية إلى تنحي رئيسي تونس ومصر. وما زالت حالة الغليان تعم أقطاراً أخرى.
التحركات الشعبية جاءت تعبيراً عن الغضب جراء تردي الوضع الاقتصادي وتفاقم الطغيان السياسي في العالم العربي، وقد جرى تجييش الرأي العام العربي لمساندة هذه التحركات؛ وأبدت نخب عربية حماسة عالية لما يجري، ولكن في خضم هذه النيران، فإن سؤالاً لم يُطرح:
ما مصير البلد بعد تنحي هذا الرئيس أو ذاك، وما هو المآل حتى لو تمكن الشعب من الإطاحة بكل الطبقة السياسية الحاكمة ودفع بنخب بديلة إلى سدة الحكم؟
إن ما يجري في ميادين الاحتجاج هو تحركات عفوية، فهذه الجموع المتألمة هبت غاضبةً على آلامها، وثارت على الفقر، هبت ضد الاستبداد السياسي وكل نتائجه، ولكن ليس لدى هذه الجماهير قيادة واعية لجذور التخلف، فما زالت المسائل الجوهرية بعيدة عن الدرس إذ ما زلنا لا نجد على جدول أعمال الشعوب الاهتمام بالمسائل التالية:
ـ العلاقة بين النمو الاقتصادي والقاعدة العلمية، فالقاعدة العلمية ليست شراء أحدث الآلات، بل هي نتاج إبداع. وكيف يمكن للعالم العربي أن يشهد إبداعاً، عندما نجد أن كل شيء فيه هو الماضي والتشبث بالماضي؟
ـ أين العالم العربي من المعرفة، وهل يمكن النهوض بالمعرفة بدون تجاوز المعيقات الدينية والقبلية والأعراف المحلية؟
ـ هل سيقبل المجتمع بحرية التفكير ويتمتع الفرد بقدرة الخروج من قوالب الموروث؟
ـ هل سيحوز الفرد على كيانه الخاص، فيؤمن بأي دين شاء أو لا يؤمن، أو يعتقد بأي فكر سياسي أحب؟ أم يجب عليه أن يبقى عبداً للجماعة الكبرى، لا سيما الدينية، فلا يكون له هوية فردية خاصة، لا يُسمح له بالتفكير خارج تعليمات جماعته الكبرى؟
إن الثورات الحقيقية ليست ضد الطاغية الفرد، وليست غضبة على الحاكم الفرد، بل الثورات الحقة هي ثورات المجتمع على قيوده الداخلية الممتدة أربعة عشر قرناً.
عندما يدرك كل فرد في العالم العربي أنه ليس وكيلاً للسماء وأن عليه أن يكف عن التصرف كعنصر في مخابرات السماء فيحاسب هذا وذاك
. وعندما يرى الناس إن المستقبل هو عملية بناء جديدة، لا إعادة نصب هياكل الماضي، حينها فحسب تحدث الثورة الحقيقية.
أما إن كل هذه المسائل غائبة، فإن ما يجري هو مجرد تعبيرات لجماهير مأزومة، لن تنتج في نهاية المطاف إلا تغييراً في مظاهرة السلطة؛ ولهذا، فحتى لو نجح الشعب في الإطاحة بكل الطبقة السياسية، فإن الحالة العربية ستبقى كما هي، وستبقى كل الأمراض عصية على العلاج. وربما نحو الأسوء في حال انتقلت زمام السلطة السياسية إلى أيدي الحركات الإسلامية.

dimanche 23 janvier 2011

الثّّورة التّونسية: ثورة الكرامة وثورة شعب


ماذا يريد الشعب التونسي من خلال هذه الثورة؟
إن ما حرك وما يحرك الشعب التونسي الثائر هو "إرادة الحياة
:إرادة الحياة" هو عنوان قصيدة لشاعرنا أبو القاسم الشابي الذي يقول في مطلعها:
إذا الشعب يوما أراد الحياة فلا بد أن يستجيب القدر
ولا بد لليل أن ينجلي ولا بد للقيد أن ينكسر
كما يقول في البيت التاسع من نفس القصيدة
"ومن لا يحب صعود الجبال يعش أبد الدهر بين الحفر"
اليوم وبعد مرور 9 أيام على الثورة التونسية، وبعد أن فسحنا المجال لكل القوى والطاقات و الأحزاب المرخص لها والغير مرخص لها كي تنظم الحياة العملية اليومية للشعب التونسي نجد أنفسنا في وضع اقل ما يمكن توصيفه به هو انه لا يستجيب لعمق الثورة وبالتالي فمن هم في حكومة تسيير الأعمال اليوم ليسوا في منطق ولا في مستوى الانتظارات والاستحقاقات التي قامت من اجلها ثورتنا.
وعلى هذا الأساس فرجال التعليم يدخلون في إضراب مفتوح إلى حين حل الحكومة الحالية وتشكيل حكومة تسيير اعمال ليس الا و لالالالا... مجال لتشريك كل من كان في الحكومة السابقة نقطة انتهى.
فماذا يريد الشعب التونسي؟
ان ما يريده الشعب التونسي بكل أطيافه وبكل شرائحه وبكل طبقاته وبكل مرجعياته الفكرية هو الكرامة والعدالة الاجتماعية وبناء مؤسسات تكون في مستوى استحقاقات الواقع وتطلعات كل فيئات الشعب. وان ما يريده الشعب هو المطابقة بين الخطاب السياسي والواقع.
ان هذه الثورة هي ثورة الشعب ثورة شبان وشابات ثورة كل تونسي حر اختزن في أعماقه وفي فكره من ناحية مقومات الحرية والكرامة ومن ناحية اخرى كل مقومات ودعائم الرفض للواقع المهين والمذل.
انا تونسية ولا أقول عربية ولا مسلمة فانا تونسية وكفى وهذا اليوم يكفيني كي اكون فخورة بكل المعايير بانتمائي إلى هذا الشعب المميز.

jeudi 30 décembre 2010

"Le pouvoir tunisien se trompe de diagnostic"



Manifestation de soutien aux résidents de Sidi Bouziz ce lundi à Tunis.

AFP/ FETHI BELAID

Par Dominique Lagarde, publié le 30/12/2010 à 17:20
Source:
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/le-pouvoir-tunisien-se-trompe-de-diagnostic_948959.html

Face aux manifestations qui secouent le pays depuis plusieurs jours, un défenseur tunisien des droits de l'homme explique le malaise de la jeunesse de son pays.

Ancien député de l'opposition, ex-secrétaire général de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, Khemaïs Chammari est membre du "comité Sidi Bouzid" qui s'est constitué au lendemain des premières manifestations, il y a près de deux semaines. C'est en effet dans cette ville du centre du pays que les troubles ont commencé le 17 décembre, après qu'un jeune marchand ambulant, dont la police avait confisqué la marchandise, ait tenté de s'immoler par le feu. Ils se sont ensuite étendus à plusieurs autres localités, et des manifestations de solidarité ont également eu lieu à Tunis.. Le président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, a pour sa part déploré les évènements, dénonçant leur "instrumentalisation politique". Il a également limogé son ministre de la communication.

Pourquoi la contestation s'est-elle aussi rapidement étendue après l'incident du 17 décembre à Sidi Bouzid?

Alors que le mouvement de protestation sociale qui avait éclaté, il y a deux ans, dans le bassin minier de Gafsa était resté circonscrit à cette région, cette fois, en effet, la contestation a fait tache d'huile. Le vent de colère qui, depuis deux semaines, s'étend du Nord au Sud est avant tout révélateur du malaise profond de la jeunesse. Il est absurde d'y voir une quelconque "instrumentalisation" de la part de Partis politiques dont tout le monde sait qu'ils n'ont pas les moyens, le voudraient-ils, de mobiliser de telles foules. Le malaise des jeunes est directement lié au chômage qui les frappe en très grand nombre. Officiellement, la Tunisie compte 14% de chômeurs. Mais, s'agissant des jeunes diplômés, nous sommes à plus de 20%. Dans les régions de l'intérieur 25% des jeunes hommes en âge de travailler et 44% des jeunes femmes sont sans emploi.

Il n'existe aucune structure de dialogue, aucune association reconnue qui permette à ces jeunes de se faire entendre

Il en résulte à la fois un sentiment de précarité et une frustration d'autant plus grande que nous sommes dans un pays ouvert au tourisme et à la société de consommation. En outre il n'existe aucune structure de dialogue, aucune association reconnue qui permette à ces jeunes de se faire entendre. Ils se sont reconnus dans le geste de désespoir du marchand ambulant de Sidi Bouzid. Au lieu d'être à l'écoute, le pouvoir a réagi en verrouillant un peu plus encore l'information, s'en tenant pendant plusieurs jours à la thèse du fait divers isolé. Ce qui ne pouvait que faire monter d'un cran encore la frustration.

Faut-il aussi, au-delà de la protestation sociale, voir dans ce mouvement l'amorce d'une contestation politique?

Il s'agit d'un mouvement spontané de citoyens et de régions- celles de l'intérieur du pays- qui se sentent laissés pour compte. Si les mots d'ordre et les slogans se sont politisés au fil des manifestations, cela tient d'abord au verrouillage du système. Cette attitude a tout naturellement débouché sur des slogans plus politiques, en particulier contre l'absence de libertés.

Beaucoup de slogans aussi concernaient les Trabelsi, c'est à dire la famille de l'épouse du président. Y-a-t-il un lien entre la colère populaire et la mainmise de ce clan sur l'économie du pays?

Le raz le bol que suscite chez les Tunisiens le népotisme et la corruption sont de notoriété publique. Il suffit d'écouter ce qui se dit dans les ateliers, les écoles ou les cafés... Il était assez naturel que les manifestants expriment à haute voix cette colère là, contre l'enrichissement insolent de quelques-uns et leur propre marginalisation, et contre les inégalités qui se creusent depuis des années en Tunisie. Ils n'avaient pour cela nul besoin d'être "instrumentalisés".

Quel peut-être l'impact de la réaction du président Ben Ali. Il a certes dénoncé "l'instrumentalisation politique" du mouvement, mais aussi promis de débloquer de nouveaux crédits en faveur des jeunes de Sidi Bouzid...

Les mesures d'aide immédiates annoncées représentent à peu près la valeur de dix villas cossues. Cela n'est pas sérieux. Ce n'est pas avec des effets d'annonce et des mesurettes que l'on règlera le problème. L'inquiétude du pouvoir est réelle. Mais il se trompe de diagnostic. Le bon diagnostic nécessiterait une véritable remise en cause du modèle de développement tunisien, avec une vraie réflexion sur la répartition des revenus au niveau social et régionale et des fruits de la croissance. Au lieu de cela, le discours officiel consiste à désigner des boucs émissaires.

Le mouvement peut-il menacer le régime?

Il serait hasardeux de ma part d'émettre un avis. Je déplore, en ce qui me concerne, que le diagnostic posé ne soit pas de nature à résoudre les problèmes économiques, sociaux et politiques qu'affronte le pays. Et je regrette l'absence de canaux de discussions qui puissent jouer le rôle d'écluses.




samedi 25 décembre 2010

في نقد الدين ومدارسه

فيصل البيطار
2010 / 12 / 21

التاريخ تاريخان، تاريخ ما حصل، وتاريخ ما كُتب / د. أحمد زكي (1894- 1975)

ولكن ما كتب من تاريخ الأديان يخضع لرؤى ومدارس مختلفة في منهج التحليل، متباينة الأغراض والجدية في البحث عن النصوص وترابطها ثم محاكمتها، فما بين بحوث تبشيرية تهدف إلى إثبات صحة هذا الدين على حساب غيره، وبين ثانية أكاديمية لا تتعدى التفسير، الغرض منها إلقاء الضوء على بعض مناطق التاريخ المعتمة وتبيان حقيقة ما حصل فعلا، وثالثة تحمل الكثير من الأمنيات والرغبات الطوباوية بإسم العلمانية، تقبع أخرى إلى جانبهم وترفض كافة الأديان بآفاق نظرية منوعة ومستندة إلى تحليل مادي تاريخي تردها في النهاية، إلى بشر متنبئن ومن خَلَفَهم من المريدين، وجملة من الأساطير أبدعتها تخيلات جماعات وحضارات بائدة عجزت عن تفسير ظواهر الطبيعة وآثارها على مسيرة حياتهم . إن كانت التوجهات الأكاديمية والتبشيرية لا تعني بمعالجة هموم الإنسان ومستقبل تطوره وسعادته، وإن كانت العلمانية تجنح للمطالبة دون الأخذ بالإعتبار الشروط المادية للحجر على الدين، فإن الإتجاه الأخير، لا يكتف بتفسير حقيقة الأديان وأثر سطوتها، إنما يقدم حلوله لتغيير واقع الثقافة السائدة بما يخدم حياة الإنسان في الخلاص من كافة القيود المعرقلة لتحرره الإقتصادي والسياسي والثقافي، ومنها الحجر على الدين في أماكنه المخصصة له، لكن بالإستناد إلى شروط موضوعية لايمكن القفز من فوقها .
التبشيرية، والدراسات الأكاديمية، والعلمانية، والأخرى الإنسانية إذا، هي التي تقبع خلف دراسات تشريح ونقد الدين، وهي المهمة التي باتت في جانب منها، على درجة عالية من الإلحاح والضرورة مع تفجر ظاهرة الإسلام التكفيري في العقود الثلاثة الأخيرة على وجه الخصوص، وهيمنتها الواسعة على ثقافة وحياة الفئات الشعبية الكادحة وتوجهاتها السياسية بعد أن كانت وإلى عقود قليلة مضت، تنضوي في كفاحها تحت رايات برامج سياسية وطنية وطبقية تخاطب مصالحها في التحرر الوطني والإقتصادي وتأمين حياة أفضل على الأرض بعيدة عن إيحاءات غيبية واعدة وغير منظورة .
ورغم أن الدين الإسلامي لم يغادر قناعات معتنقيه على مر عصوره المختلفة، إلا أنه لم يكن يوما ومنذ أن نشأ على يد صاحبه في مدينته الجديده، محركا للتاريخ وتقدمه كما يريد منه دعاة الإسلام التكفيري الآن، ولم يكن أتباعه من دعاة التكفير ورفض الآخرين من أتباع الديانات الأخرى، بل لم تكن سلطة الدولة (الإسلامية) منذ مراحل نشوءها الأولى تجنح لقتل الآخرين ممن هم من السكان الأصليين بدياناتهم المتعددة لأسباب دينية محضة، فقوة عمل (الموالي) في الأرض، والجزية المفروضة عليهم، هو ماكانت تطلبه السلطة السياسية، وليس القتل والترحيل الذي سيحرمهم من نتاج الأرض والضرائب المنوعة المفروضة عليهم، الأمر الذي يفسر تخلي السكان الأصليين عن دياناتهم الأصلية والتحول نحو الدين الجديد تحت ضغط واقع إقتصادي شديد القسوة على الرغم من رفض السلطة لتحولهم هذا، وهو ما يفسر أيضا، إنخراطهم الواسع في الإنتفاضات الإجتماعية ضد السلطات منذ موت محمد وما عرف حينها بالمرتدين أو رافضي دفع الزكاة بتسمية أصح، وحتى إنتفاضة العباسيين التي كان قائدها التنفيذي وجيشها في معظمه من الموالي ولهم تطلعات إقتصادية تختلف تماما عما تريده قيادة الدعوة، وإنتفاضات لاحقة عديدة كان التحرر الإقتصادي وليس الديني، هو المحرك لها .
سلطة الدولة منذ أن نشأت في مناطق الإحتلال الجديدة، لم ترفض ديانات الآخرين من غير المسلمين، ولم تسع لقتلهم وترحيلهم وإرغامهم على التخلي عن معتقداتهم، العكس هو الصحيح تماما، فالسلطة، هي التي كانت تمتنع عن قبول إسلام (الموالي) لما يعني عكس هذا من خسارة بيت المال لجزء كبير من موارده، وهو الذي عناه الحجاج والي العراق صادقا وأمينا لأهداف الإحتلال بقوله أنهم بحاجة لأموالهم وليس لإسلامهم، ثم رد من أسلم إلى دياناتهم القديمة، ووسم أيدي عمال وأقنان الأرض بالحديد والنار لتمييزهم حال فرارهم من سوق العمل الزراعي . إسلام (الموالي) لم يقبل دفعة واحدة، إنما على مراحل، كنتيجة لإنتفاضاتهم المتوالية وتوسع رقعة الدولة التي راكمت ثروات جديدة هائلة في خزيننتها، وما زال السكان الأصليون وهم الأكثرية الساحقة، يعيشون حتى الآن في أراضيهم فيما بين النهرين وبلاد الشام ومصر وشمال أفريقيا ومناطق أخرى فيها، بعد أن تحولوا عن دياناتهم ولغاتهم وأنسابهم إلى دين جديد ولغة جديدة، ويكدحون الآن بنسب جديد . فَرَضَ كل هذا، واقع الإحتلال الإقتصادي والمنافذ المحدودة للتخفيف من وطأة إستغلاله، إذ لم يكن الدين ونشره هو الذي يقف خلف غزوات محمد ومن تلاه من خلفاءه، داخل الجزيرة وخارجها، وإلا لما لاقى مثل هذا الرواج الطاغ في مناطق الإحتلال، ولم تبلغ معاناة السكان الأصليين حدها المعروف ذاك، إنما الثروة التي إعطاها المسلمون تسميات مختلفة كالجزية والفيئ والزكاة، ونتاج عمل أقنان الأرض، وهو مادفع بالناس نحو الإسلام للخلاص منها .
العرب المسلمون الذين إحتلوا مناطق واسعة من الأرض بسكانها كانوا قليلي العدد، ولا عهد لهم بالزراعة، وكانوا بحاجة إلى السكان الأصليين أحياء وليس أمواتا، كمصدر للثروة وكقوة عمل في أرضهم التي تحولت إلى أراضي دولة .
غزوات ومعارك العرب إذا، كانت في جوهرها ذات طابع إقتصادي، ولا يمكن إضفاء طابعا دينيا عليها إلا بما يعني إنحيازا وتضامنا مع السلطة نفسها، المحرك لتلك الحروب . وهنا يتساوى تماما، الهدف من الغزوات (الإسلامية) ضد جماعات تسكن المدينة وجوارها أولا، ثم خارجها بإتجاه مركز الثروة في الجزيرة العربية، ولاحقا خارجها، مع الهدف من الغزو الصليبي والعثماني والإستعمار الكولونيالي والإمبريالي الحديث . الإقتصاد، الثروة، كان ومازال هو المحرك للتاريخ والإستعمار، ولم يكن الدين سوى الغطاء والأداة التضليلية لهدف حروب الإستعمار المتعددة الأشكال عبر كل العصور .
ويمكن القول بإرتياح شديد، أن الدولة ومنذ أن ظهرت ملامح مؤسساتها لأول مرة على يد معاوية بن أبي سفيان (ت60 هـ) لم تكن دولة ذات طابع ديني كما إتضح من تفاصيل الحياة، إن على مستويات السلطة نفسها أم على صعيد تفاصيل حياة رعيتها، ولا تشبه من قريب أو بعيد دولة طالبان الإسلامية الأفغانية مثلا، أو ما سعت التنظيمات التكفيرية لتأسيسه تحت إسم دولة العراق الإسلامية في المناطق التي هيمنت عليها بين أعوام 2006/2008 ، ولا تشبه في تشريعاتها تلك الخاصة بحركة الشباب المجاهدين في الصومال، وما تروج له جماعات تكفيرية أخرى متناثرة في بقاع الأرض، إلا أن الدين الإسلامي لم يكن بعيدا عن إستخدامات السلطة كما هو الحال في كل وقت، فقد عملت الطبقة الحاكمة دائما ودون هوادة، على تغليف أهدافها وطموحاتها السياسية بتفسيرات لآيات قرآنه وُضعت أصلا لما فيه مصلحتها الإقتصادية - السياسية، وبأحاديث رويت عن صانعه، لا يمكن أبدا التأكد من صحتها وخصوصا فيما يمكن تسميته بالحديث السياسي - الإجتماعي، لكن يمكن وبسهولة، تبيان مواقع الوضع فيها على الرغم من التشدد الشكلي الذي وضعه علماء الحديث دفعا لما إحتواه من تناقضات جلها تدور حول علاقة المواطن بالسلطة، المسلم والذمي معا، والصراع بين معسكرات وإنحيازات طوائف المجتمع . كان الدين وما زال، واحدا من أدوات قمع السلطة، والهدف دائما، تطويع فئات المجتمع الشعبية وتغييب وعيها الإقتصادي – السياسي بنجاحات غالبة وإخفقات نادرة، لكن لم يكن هناك منذ دولة معاوية، ما يمكن أن نرمز له بالدولة الإسلامية أو بالإسلام السياسي أو الإسلام التكفيري الرافض لأتباع الديانات الأخرى بالتقتيل والتهجير كما هي عليه اليوم بعض الجماعات المتناثرة هنا وهناك .
ظاهرة الإسلام السياسي، ظاهرة حديثة وأنتجتها الدولة العربية الحديثة بعد الحرب العالمية الأولى، كما أنتجت ظروف القهر الإقتصادي والتدخلات الغربية المتعاونة مع أنظمة عربية محافظة وغياب الدور الفاعل للقوى الديموقراطية العربية، ظاهرة الإسلام التكفيري .
أما البحث في النص الإسلامي ذاته، وبمعزل عن الواقع الذي إستدعاه، فمن شأنه أن يوقع الباحث في ورطة شديدة عمادها التناقض في نصوص القرآن والحديث لما يخص قضية واحده . يوصي علي إبن أبي طالب إبن عمه ومحاوره لوفد معسكر معاوية في معركة صفين،عبدالله بن عباس، بألا يحاورهم بالقرآن، ولكن في الحديث، فالقرآن حمّال أوجه منذ بداياته كما أدرك عليّ، وقد ترسخت تناقضاته والشكوك التي تحوم حوله عبر طريقة ورجال والظروف التي أحاطت بجمعه، وترتيب آياته وسوره، والإضافات التي ألحقت به، وما سقط منه من سور وآيات، وعبر سلسلة طويلة من التفاسير التي لم تخلو من إنحيازات طائفية وسلطوية لم تتمكن علوم القرآن المخترعة من نفيها أو حتى حجبها عن نتائج التحليل المحايد . أما الحديث النبوي، فلا يقل عن القرآن بنصه المجرد، درجة واحدة في قيمته الأكاديمية ومعايير صدقيته، ويكفي أن نعلم أن ما إتفق عليه الشيخان من الإحاديث هو فقط مائة وأربع وتسعون حديثا من بين مئات الألوف من الإحاديث المروية عن محمد، وما بين أيدي أهل السنة من الحديث، لا يعترف به الشيعة إلا بما يدعم توجهاتهم، وما بين أيدي الشيعة لا يعترف به أهل السنة على إختلاف مناهجهم الفقهية، وإستعراض حياة رواة الأحاديث أنفسهم يدعونا للشك، بل ورفض ما نقل عنهم طالما أن الذات والتحزب كانا هما اللذان يقبعان خلف الرواية .
هذا الإتجاه، هو الأفقر معرفيا وتسطحا في محاكمة النص الديني ونقضه، وهو الأكثر تضليلا وبعدا عن أمانة البحث العلمي ورصانته إن كان قد وقع على تفاصيل ما حدث فعلا، ولا يُقصد منه في كلتا الحالتين، إلا الإلغاء لدين والترويج لآخر مع جملة من الشعارات المضللة، وأبرزها ما يحوم حول مغادرة المسيحية للمجتمع وقوانين حركته لتنحصر بين جدران الكنيسة ولا تتعداها .
وهكذا، فإن من يلجأ لمحاكمة النص الديني قرآن وحديث، ثم إلغاءه مستندا لنصوصه المجرده والإستحضار الدائم لتاريخ ومعارك أسالت دماء كثيرة بإسم الدين كما يريدون إيهامنا، إنما يقفزون فوق حقائق نفس التاريخ الذي وصلهم وأيقنوا بصحته .

الإتجاه النقدي الأكثر ملامسة لحقيقة ما حصل فعلا، هو الذي يقر بإستحالة الأخذ بالمنتج التاريخي الديني الذي وصل إلينا طالما أنه ليس أكثر من رواية فرد واحد كما مع الإسلام، ولا يوجد من الدلائل المادية ما يؤيد مصداقيتها رغم البحث والتنقيب في ماوصل إلينا من وثائق عن فترة ظهوره وحتى العقود السبعة القادمة من عمره المفترض .
فكل الروايات عن ظهور الدين الإسلامي في مكة، وما رافقها من أحداث، وما تلاها حتى العقد السابع الهجري، لايمكن الوثوق بها طالما أنها لم تُدعّم بلقى أركيوليجية، وما يثبت وقائعها من خلال نصوص أجنبية وضعنا أيدينا عليها ولم تشر من قريب أو بعيد لهذا الحدث التاريخي الهائل بمجرياته وتفاصيله ونتائجه حسب الرواية الفردية، ما نمتلكه من روايات، هي شفاهية ونقلها لنا المولى محمد بن إسحق المولود في المدينة، وكانت قد وصلت إليه شفاهة بعد أكثر من قرن من الحدث المفترض وقبل أن يظهر التدوين العربي بدايات القرن الهجري الثاني، رواية إبن إسحق لم تصل إلينا بنصها الأًصلي، إنما عن طريق راو وكاتب غيره، وهو بدوره، لا يبتعد كثيرا عن مواقع الشك وفقا للطريقة التي وصلت بها روايته إلينا، فسيرة إبن إسحق المزعومة لم يعثر عليها حتى الآن، ولم نتعرف على ما جاء بها إلا بعد عقود من وفاته على يد عبد الملك إبن هشام في مختصر سيرته، وما بين وفاة الأثنين أكثر من ستة عقود من الزمن ( توفي إبن إسحق 151 هـ وإبن هشام 218 هـ )، ولا يوجد هناك ثمة موانع أخلاقية وأدبية تمنع إبن هشام من التلاعب في نص إبن إسحق الذي وصل إليه، إن في الإضافة أو الحذف أو التزوير تكيفا مع معطيات ظرف تاريخي يعيشه وتهيمن عليه وتوجه ثقافته السائده، سلطة مطلقة للفرد تستمد سطوتها من القبيلة وتحتاج لما يدعم تفردها في أوساط شعوبها بنصوص دينية مختلقة وشجرة أنساب مزورة . هذا يشمل بالطبع، ما وصلنا من كتب التواريخ اللاحقة ودون إستثناء، فالتاريخ (غالبا) ما يُكتب متوافقا مع مصالح السلطة في ظل ظروف إستبدادية وقمعية لاتسمح بغير ثقافتها، ولا يُكتب كما حصل فعلا، ويكفي لإثبات هذا الأمر، أن نبحث في روايات المؤرخين الرسميين عن حركة الزنج وثورة القرامطة والثورة البابكية والجوانب الإجتماعية لثورات العلويين وتوصيفاتهم لها، وإلحاق تهم الزندقة بشخصيات معارضة للسلطة ذات حضور فلسفي وديني وشعري، والتبرير لقتلهم بأبشع الطرق، وما زلنا نذكر حملة صدام حسين ل ( إعادة كتابة التاريخ ) أثناء حربه مع إيران وما إشتملت عليه تلك الحملة مع إلغاء كل ما يمت للحضارة الساسانية من زوايا الوعي الثقافي العراقي بما فيها مصادرة كتب أشارت لهذه الحضارة، ومصادرة شعراء فرس أو عرب من أصول فارسية، بل وتزوير التاريخ القريب كتاريخ ثورة 14 تموز .
كتابة التاريخ إذا، في تلك الحقبة (وغالبا)، تفرض على كتّابه، ومنهم إبن هشام، التكيف مع مرحلة بمعطياتها السياسه وفقا لما يريده أولي الأمر دعما لتمركزهم في السلطة وهيمنتهم على تفاصيل الحياة، وما تفرضه ظروف الإحتراب القبلي، ورفع شأن أنساب والحط من أخرى، وتشويه رموز سياسية وفكرية وتلميع أخرى، وكل هذا بنصوص دينية وتاريخية مزورة كانت من ضمن مهمات المؤرخ القريب من أولى الأمر دائما، ونحن نعلم، أن جل ما كان يكتب في تلك الفترة كان بأوامر عليا من الحكام ولهم على وجه الخصوص، وليقرأ في أوساط الحاشية المقربة ثم ليتم إشاعته بين الناس، ولم يكن هناك أكثر من نسخة واحدة من الكتاب غالبا، أو بضعة أخرى قليلة تنسخ عن الأصلية، وهو ما يفسر ضياع سيرة إبن إسحق المزعومة، وكتب كثيرة ورد ذكرها ولم يتم العثور عليها .
هذا الإتجاه يخلص إلى رفض نصوص وتاريخ الدين الإسلامي بالطريقة التي وصلت إلينا، لكنه يقف عاجزا، وهو محق، أمام مهمة غربلة الحدث لوضع اليد ولو على بعض من حقيقته، طالما أن البحث الأركيولوجي لم يتقدم خطوة على هذا الطريق، فالعقل لا يقبل أبدا، أن يكون إبن إسحق وتابعه إبن هشام ومن تلاهما، قد شيدوا تاريخ الدين الإسلامي من عدم، فلا بد أن يكون هناك بعض المداميك التاريخية الصادقة والضائعه وتم الإستناد عليها في كتابة التاريخ المزور .
لكن تاريخ الدين الإسلامي ليس وحده هو ما يحيط به غموض النشأة والتكوين، اليهودية التي كُتبت توراتها في الأسر البابلي متأثرة بعقائد شعوب ما بين النهرين، والمسيحية التي إنحرفت عن مبادئ صانعها على يد وثني لم يعمّد إلا وهو على فراش الموت، ورواها بعد زمن أشباه لإبن إسحق لم يعيشوا الحدث، هي أيضا تقبع إلى جانب تفريخاتها اللاحقة في دائرة الرفض أو الغموض في أحسن الأحوال .

يتقدم خطوة قصيرة واحدة، من يهدف من نقد بعض تشريعات الدين الإسلامي إلى عزله عن حركة المجتمع والتحكم بسيرورتها، وإرساء قواعد جديدة تعني بشؤون الإنسان في حياته ومستقبل تطوره، وهو الإتجاه النقدي العلماني الذي من شأنه أن يحفر ولو قليلا في بنية المجتمع الفوقية دعما لحقوق الإنسان والمساواة المغيبة في نصوص كل الأديان دون تمييز، لكن ستبقى إنجازاته المتواضعة مرهونة دائما بما يمكن أن تتنازل عنه السلطة، وغالبا ما يحصل هذا، تناغما مع تشريعات دولية وتدخلات أممية متراكمة، وليس بتأثير فاعل للأحزاب وحركات المجتمع المدني العلمانية التي فقدت الكثير من جمهورها بفعل المد المتنامي لتيار الإسلام السياسي بعد أن فشلت وعبر عقود من حل مشكلات جمهورها من أبناء الفئات الشعبية في التخفيف من عبئ الضغوطات الإقتصادية والوطنية التي تعيشها .

كل هذه المدارس النقدية تدعو لفظا لإلغاء الدين أو الحجر عليه أو إستبداله أو التخفيف من وطأة أحكامه الشخصية، وبسبب من خلفيتها الأيدلوجية وطموحاتها المحدودة، وبالأساس، درجة تطور مجتمعاتها الإقتصادية، نراها تقف عاجزة أمام هذه المهمات وفهم متطلبات تحقيقها المجتمعية، هي تكتفي بتفسير الحدث وما أحاطه من ظروف موضوعية، أو تعمل على رفض دين لحساب آخر، أو تطالب بتجاوز بعض تشريعات الأحوال الشخصية، لكنها ودائما، ستبقى أسيرة لتوجهات السلطة وواقع البنية التحتية وما ستعكسه من وعي في صفوف الناس .

تفكيك النص الديني، مخاطبة وعي الناس ومناشدة السلطات، على الأهمية الأكاديمية والشعبية لكل هذا، لن يدفع بالمجتمع والسلطة نحو تبني سياسة إلغاء الدين أو حجره في أماكن تعبده الخاصة من جوامع وحسينيات وكنائس، وفي قلوب الناس بعيدا عن شؤون الحياة والتدخلات الفظة بتفاصيلها، هناك من المتدينين من سيرفض دائما مثل هذه المحاولات الفوقية التي تخاطب عقول جرى تكوينها عبر قرون طويلة وفقا لتوجهات غيبية واعدة، وتجد في الدين ملجئا أمينا وحصينا لتطلعات في حياة أبدية أفضل من التي تعيشها في ظل القمع الإقتصادي والإجتماعي الذي عاشته وتعيشه ولم تجد له حلا على الأرض، هذا عدا عن أن مثل هذه المحاولات لن تصل للغالبية العظمى من المتدينين حتى مع ما وصلت إليه ثورة تكنولوجيا الإتصالات من تقدم، هؤلاء هم من الفقراء الذين لا يمتلكون مثل هذه الأداة التنويرية، مع رفض المتشددين للتعامل معها أصلا، وسيبقى هؤلاء في غالبيتهم وغالبا، أسرى لواقعهم الإقتصادي المطحون ومناهج التعمية وتغييب الوعي المبرمجة، وستبقى مثل هذه المحاولات، أسيرة قراءة فئة قليلة من النخبة ممن لهم إهتمامات وإمكانات متابعة هكذا نصوص ودعوات، ولن تمس وعي المتدينين الذين يشكلون غالبية المجتمع، مع التأكيد على أن أي تغيير في وعي الطبقات ثم إنحيازاتهم، لن يتم بشكل كاسح إلا مع نقلة نوعية في بنية الإقتصاد ثم شكل الدولة، وتعكس وعيا جديدا لطبقة جديدة تملك وسائل الإنتاج وتفرض ثقافتها بما فيها ثقافة الدين .
الدين هو نهاية أحلام وملجأ الكادحين، وهم أكثرية مجتمعاتنا، وما لم يتمكنوا من تحقيقه على الأرض من سعادة ورفع الظلم وتحسين أوضاعهم بضمان العمل والدراسة والزواج والعلاج، يأملون بتحقيقه في السماء، هذه هي حلولهم أمام غياب تأثير القوى الديموقراطية في إيجاد الحلول الإقتصادية والإجتماعية لهذه الفئات الكادحة المتدينه، وهو ما يشيعه على نطاق واسع رجال الدين المتحالفين مع السلطة ومن على منابر واسعة الإنتشار، لا يمتلك المتنورين شبيها لها أو ما يساوي جزءا من حجمها، أحزاب، وفضائيات كاملة وأخرى شبه متخصصة، وصحف ومساجد وتشريعات سلطوية تروج لتفاصيل الدين، وخصوصا أيقونات التخدير، من الصبر على البلوى وإطاعة الحاكم حتى لو كان ظالما، والوعد بالخلود في جنات فيها كل ما تشتهيه الأنفس، شرط الخنوع والقبول بما قسمه الله لها .
المعركة سياسية إذا، ضد تحالف السلطة – الدين وتفريخات إرهابه، وضد من أوجد هذه السلطات وما زالت تعيش ببركات حمايته، وليست ضد الدين نفسه مسيحيا كان أم إسلاميا، وعليه، فإن وحدة أتباع الديانات من فئات الشعب المهمشة إقتصاديا وإجتماعيا وفق آليات كفاحية تضامنية صادقة التوجهات، هي الشرط المبدئي والحاسم على طريق إجبار السلطة لإنهاء التمييز بين الأديان ومنح الجميع نفس الحقوق في المواطنة وممارسة الشعائر الدينية بمساواة كاملة ودون تجاوز دين على آخر، أما معارك الأديان وعلى طريقة أيهما أصح ديني أم دينك، فلا تخدم سوى تعزيز الإنشقاق داخل المجتمع وبعثرة جهود الكادحين من أبناءه بما يخدم مخططات السلطة نفسها .
لكن علينا ألا نركن إلى إمكانية وسهولة الحجر على الدين وإشاعة مناخ الحريات والديموقراطية والمساواة بمجرد إطلاق الشعارات والمواقف، لوكانت تحريضات مفكري عصر التنوير في أوروبا هي التي أدت إلى إنهاء تدخلات الكنيسة في حياة الناس، لكانت قد ظهرت مثل هذه الإمكانات قبل هذا التاريخ، فدائما ما كان هناك ثلة من التنويريين ومعارضي الدين ومن يدعون للحجر عليه، إن في عصر الإقطاع، أو حتى لحظة ولادته، وحسب النصوص، على الأقل، فإن محمدا كان قد واجه معارضة شديدة في مكة والمدينة، لم تقف حائلا أمام نشر معتقده ونقل المجتمع العربي المتنوع في ثقافته إلى مرحلة توحد كامل لم تخلو بالطبع من بعض المعرقلات بعد موته، كما واجهها قبله عيسى إبن مريم وأدت إلى مقتله وإختفاء أمه في ظروف غامضة، إلا أن هذا لم يمنع من إنتشار الدين الإسلامي وقبله المسيحي . ليست جهود كتاب التنوير، وهي المحدودة الإنتشار أصلا نظرا لظروف الطباعة آنذاك والأمية المتفشية في المجتمعات الأوروبية، هي التي أدت للحد من سلطة الكنيسة المتحالفة مع الإقطاع الأوروبي، بل تلك القفزة التي أرست قواعدا لنمط جديد للإنتاج بتحوله من نمط إقطاعي متحالف مع الكنيسة إلى رأسمالي تتناقض آليات تطوره وهيمنته مع القيود الكنسية وتدخلاتها الفظة بشؤون المجتمع، الطبقة الجديدة إمتلكت تعبيراتها الثقافية (التنويرية) الداعية إلى فصل الدين المسيحي عن مسيرة وتطور النظام الرأسمالي الجديد وليس العكس، وعلاقات الإنتاج الرأسمالية الجديدة هي التي دفعت بالمسيحية الأوروبية للإنكفاء بين أربعة جدران كنسية، وهو ما تحتاج مجتمعاتنا إلى مثيلتها للحجر على الدين الإسلامي بين جدران جوامعه .
مثل هذه النقلة في علاقات الإنتاج تحتاج إلى وقت طويل في مجتمعاتنا، وعلينا أن نتذكر أن الرأسمالية لم تتمكن من تقييد تدخلات الكنيسة إلا على مراحل وبعد أكثر من أربعة قرون منذ أن نشأت، وما زالت الأخيرة تمارس دورا سياسيا بين الفينة والأخرى وحسب ما تقتضيه مصالح الرأسمالية .
لكن هذا يجب ألا يمنع القوى الديموقراطية من الحراك الدؤوب لتحقيق بعض المنجزات على طريق التعددية والمساواة وحرية ممارسة الشعائر بقيود التضامن بين مكونات الشعب الدينية والطائفية والأثنية والحفر في بنية المجتمع الفوقية ما أمكن .

http://www.ssrcaw.org/ar/show.art.asp?t=2&aid=239105

mercredi 22 décembre 2010

Tunisie/Sidi Bouzid, non à un développement à deux vitesses

Publié le Lundi 20 Décembre 2010 à 17:05
La région de Sidi Bouzid a vécu le week-end dernier quelques remous, au lendemain de la tentative de suicide d’un jeune commerçant ambulant, diplômé de l’université, rapportent les agences de presse internationales.

Rongé par le désespoir, le jeune homme, âgé d'une vingtaine d'années, a tenté de s'immoler par le feu après s'être aspergé d'essence devant le siège du gouvernorat. Atteint de brûlures graves, il a été transporté à l'hôpital où il est "entre la vie et la mort". Un drame qui a mis cette ville du Centre-ouest de la Tunisie, à 265km de Tunis, dans l’émoi, et provoqué la colère de ses habitants, à en croire l'AP et Reuters.

Ce drame social regrettable pose encore une fois la problématique du développement régional en Tunisie, voire du modèle de développement dans son ensemble adopté depuis des décennies dans notre pays, qui a longtemps favorisé la capitale et les villes côtières aux dépens des régions de l’intérieur. Puisque, les efforts qui y sont consentis n’ont pas encore produit des résultats escomptés, et ces régions, notamment celles du Centre-ouest, sont encore dépourvues d’un tissu économique digne de ce nom, et souffrent d’un fort taux de chômage, dépassant de loin le taux national qui est aux alentours de 13.3%.

De nombreuses études menées, pour le compte du gouvernement, montrent le hiatus qui ne cesse de se creuser entre les différentes régions de la Tunisie. La majeure partie des investissements et des projets est concentrée à Tunis et sur le littoral, là où il y a toutes les commodités et l’infrastructure de base, aux dépens des villes de l’intérieur dont les besoins en termes de développement socio-économique restent, grosso modo, insatisfaits.

La décentralisation des universités, en ce sens que la majorité des régions sont d’ores et déjà dotées d’un établissement d’enseignement supérieur, n’a pas été accompagnée par une décentralisation au niveau des capitaux, et des projets.

Le Centre-ouest, dont Sidi Bouzid, qui reste le plus grand pourvoyeur de migrants pour le pays, est en train de se vider de ses jeunes, voire de ses forces vives qui préfèrent mettre le cap sur d’autres régions, du Centre-est notamment, où ils estiment avoir plus de chances de trouver un emploi et de construire un avenir, sans plus jamais revenir. Cette région connait un solde migratoire négatif de -36.9%, à en croire la dernière enquête de l’INS sur la population et l’habitat. Au cours du quinquennat 2004-2009, 45.2 mille personnes ont quitté le Centre-ouest, contre 8.3 mille qui s’y sont installées.

Eminemment agricole, la région demeure confrontée à un taux de chômage important, et ses jeunes ont toutes les peines du monde à intégrer la vie active. Comment éviter que ces jeunes ne sombrent dans la désespérance. Et bien, il faut impérativement leur mettre le pied à l’étrier, et les doter des attributs d’une vie décente, génératrice d’équilibre et de paix sociale.

Il est temps de revoir en profondeur notre modèle de développement et le découpage administratif du pays, comme le préconisent instamment de nombreux économistes, au vu des disparités régionales qui vont grandissantes. Sidi Bouzid est une région agricole et d’élevage, un atout qui reste à préserver et à développer, selon une stratégie agricole viable à même de contribuer à la sécurité alimentaire de la région, et du pays. Mais, elle ne peut pas continuer à vivre de la seule agriculture. Il faut qu’elle soit dotée d’un tissu économique incluant les secteurs industriel et tertiaire. Il serait ainsi opportun d’y développer des unités d’industrie agro-alimentaires, ou autres usines qui soient adaptées à sa vocation et son positionnement géographique.

On entend toujours dire dans le discours officiel, que des réseaux routiers et autoroutiers seront érigés dans les coins et recoins de la Tunisie, pour désenclaver les régions de l’Intérieur, dont celles du Centre-Ouest, et les arrimer à la locomotive de développement intégral. Sauf que ces régions ont des préoccupations immédiates qui méritent des réponses urgentes. Il ne s’agit pas de planifier des projets à l’horizon de 2030 ou 2050. Les jeunes de Sid Bouzid, et d’autres régions de la Tunisie, ont à cœur de construire leur avenir dès aujourd’hui. Ils souhaitent gagner leur vie, fonder un foyer, avoir un rôle actif dans la société, contribuer et profiter du développement de leur région. Ils en ont assez d'être en quelque sorte des laissés-pour-compte.

Un changement du calendrier et des priorités de développement s’impose. On a bien introduit les plans de développement dits mobiles (ou glissants) pour réadapter le processus de développement aux mutations nationales et internationales. Qu’une partie de ces fonds soit débloquée en faveur de ces régions en mal d’essor. Nos compatriotes de l’Intérieur ne demandent pas la lune, ils ont juste besoin d’avoir des raisons de garder espoir, de rester chez eux, et de vivre en toute tranquillité.

L’Etat doit assumer son entière responsabilité. Il doit doter ces régions des commodités nécessaires et y créer une plateforme propice afin qu’elles puissent polariser les investissements, et être un vivier de production et de création de richesses. C’est seulement ainsi que le secteur privé daignera tourner son regard vers l'arrière-pays pour y lancer des projets et créer des emplois.

La Tunisie est un petit pays d’à peine 164 mille km2, et d’un peu plus de dix millions d’habitants. Tout Tunisien est en droit d’aspirer à une vie digne, et d’exiger un partage équitable des fruits de la croissance.
H.J.
http://www.gnet.tn/temps-fort/tunisie/sidi-bouzid-non-a-un-developpement-a-double-vitesse/id-menu-325.html

mercredi 8 septembre 2010

SAKINEH


النساء الكلهم من بعيد او من قريب "سكينة"

vendredi 13 août 2010

مرأة = "كرفي"



الى كل التونسيات في عيد المرأة والى كل امراة في العالم

اليوم ومثل كل الايام أفقت من النوم وتوجهت "للكرفي" الذي أقوم به بدافع

حب الحياة وحب النظام والنظافة والترتيب ..... الا ان هذا لا يمنع ولا يخفي ما تتخلله من الرغبة احيانا في تكسير كل اواني المطبخ ووضع كل الملابس في اكياس "الزبلة" كي ارتاح من لمها وغسلها وطيها واعادة لمها وغسلها وطيها و...... اتمنى ان اتفرغ لنوبة من الصياح والصراخ لاقول باعلى صوتي وانا الطم والطخ على وجهي وكامل جسمي المتعب واقول وانني تعبت بما فيه الكفاية، واني "فدّييييييييت وروحي طلعت" واني كرهت وجودي ومللت ايامي وانه لم اعد اقبل كل محاولات "التاقلم الاجتماعي" ومحاولات تقبل وضعيات جد مهينة على انها "عادية" ويمكنني تحملها.

كلمة "الكرفي" corvée تعني في الفرنسية العمل المفروض على الشخص وبدون اجر ....

الكرفي يعني مجموعة الاشغال والاعمال التي يفرضها القانون الاجتماعي على الافراد وهي تمثل مجموعة الاعباء الشاقة والمهينة والمذلة و"التافهة" ...........

وما كلمة robot"" المأخوذة من الكلمة التشيكية "ROBOTA" ، والتي تعني " عمل شاق و بدون اجر" اي عمل العبيد وما يقابلها في الفرنسية "corvée" ، الا دليل دامغ على ان استيراد المراة لهذه الكلمة من الفرنسية للعربية، للتعبير عما تعانيه من استعباد واستغلال من منطق المجتمع الرجولي ، هو بالوجاهة التي تدعو اصحاب العقول "الحرة" للتفكير والبحث والنظر في امل تغيير الحال بخير مما هو عليه الان ؟ ؟؟؟؟؟؟؟؟؟؟؟؟